Tandis que les français s’agglutinent dans le grand embouteillage, je suis dans la liste des choses à faire.
Après les comptes, les listes sont probablement l’un des premiers objets littéraires que nous rédigeons. De la liste des courses, à celle des bonnes résolutions, la liste dessine un projet destiné à nous faire progresser et réussir ce que l’on souhaite …
J’y vois aussi une fonction poétique : liste des choses faites entre libération et nostalgie, petites pierres, liste des choses devant, imaginées au bord du risque, car si j’imagine ce que je ferai, il y a l’incertitude, l’imprévu, l’aventure…
La liste chatouille la chance mais espère contribuer à l’alignement des planètes.
Alors, il faut qu’elle puisse être dynamique et ne pas devenir la sentencieuse planification soviétique. Il faut trouver son chemin entre impéritie et flexibilité. Si… alors… Quand… je pourrai ! La liste se nourrit de l’expérience entre possible et impossible, elle trace le chemin !
J’ai toujours tenu des listes
Je crois bien que petit garçon je tenais déjà des listes. Vinrent assez vite les cahiers de textes, les agendas mais aussi les cartes mentales inspirantes que ce soit pour mettre en scène une pièce de théâtre, adolescent ou plus tard minuter le déroulement des émissions de radio…
La liste permet souvent une sorte de répétition mentale…

Les enseignants tiennent de nombreuses listes et tableaux. Relevés de notes, préparations. Le cahier journal les guide… Fait, non fait, à faire demain, pas eu le temps… S’il reste du temps, nous ferons ceci… Listes dédiées, « différenciées » dit-on… la liste est pensée…
Dans mes différents métiers, il y avait ces listes prospectives, ces plans de travail, les objets de suivi…
Mais aujourd’hui encore, j’ai des cahiers, des carnets : contacts, listes secrètes de mots de passe, grand cahier des projets, suivi du site, autres carnets… j’y joue parfois de couleurs, de schémas, d’organisations particulières…
Les applications numériques
Je ne leur trouve jamais la souplesse ou l’adaptation réelle à mes besoins. Car je crois qu’écrire à la main, organiser la page, jouer de couleurs, écrire « en vrai » m’aide à prendre le temps de mieux conceptualiser les choses… J’écris pour voir ce que j’ai à faire. Hypothèses entre ce que je veux réaliser et ce dont j’aurai besoin.
La liste de l’artisan, du cuisinier, du jardinier…
Sur la page blanche, c’est mon cerveau qui parle…
Si parfois une application est utile (reliée à l’agenda, à des tâches…), je me sens vite enfermé. Piégé. Voir espionné.
La mode du « Bullet journal » impose parfois une forme d’esthétique censée inspirer mais que je crains vite de trouver conformiste…
Oui, la liste rassure l’inquiet. Elle est pragmatique, elle permet d’oser son rêve dans le réel, juste avant la mise en mouvement… mais plus qu’un promesse, elle n’attend que le signal de la mise en action…
Ne pas oublier sa liste !
Déménager
Un des moments rois, c’est lorsque je projette de déménager. J’ai acquis une certaine expertise même si parfois j’ai pu être victime d’un retard, d’un problème…
Il n’y a rien de plus concret dans cette opération. De plus gratifiant…
Je n’en suis pas encore tout à fait à cette étape. J’en suis au moment où je dois réunir les conditions pour donner corps au projet.
Choses à faire ici, préparer le voyage, penser au trajet, à mes passagers,réserver l’hôtel, penser au dossier, aux documents utiles, vérifier si tout est bon…
Dans ma planification, il y aura la nouvelle crue de mardi. Écrite et prête. Normalement le logiciel lancera l’article tout seul. Le rendez-vous pour l’auto a été pris. Repérer le trajet et ses étapes… Structurer… S’imaginer là bas. Un voyage éclair. Y mettre de l’espoir. Mais pas trop pour ne pas être déçu… mais ne pas se priver de voir l’alignement des planètes et de se fier à son intuition !
Un café ! et je vous laisse, car je dois faire la liste des courses !