Le compte à rebours a commencé

Publié le Catégorisé comme changer de vie
compte à rebours
"Apollo 11 Countdown Demonstration Test" by Apollo Image Gallery/ pdm 1.0

J’ai encore le temps. Mais je suis comme un gosse qui coche les jours sur son calendrier. Ma pensée est déjà toute orientée vers le moment où non seulement une page sera tournée, mais où je débuterai une nouvelle histoire.

Ce n’est pas qu’affaire de listes, de choses à penser… on n’en est pas encore au moment du décollage, les yeux rivés sur les écrans, espérant que la fusée ne sautera pas en vol. Mais plutôt entre détachement d’un lieu, d’un mode de vie et projection vers un autre.

L’action mais la réflexion

Les coups de fil. Les plateformes numériques. Les prises de contact. Anticiper. Je suis doué pour ça moi qui pourfends l’impéritie et la procrastination, j’aime savoir, pouvoir agir, faire… Sûrement ça me sécurise : bien trier, bien ranger, alléger… Toujours le roi des agendas.

Si je pense au départ, je me projette aussi dans l’ergonomie ou le design du futur lieu, dans ce croisement entre besoins, valeurs, rythme, activités… projet de vie.

Être dans ce compte à rebours, me permet de regarder mes habitudes, mon mode de vie actuel, les objets qui m’accompagnent, le tempo que je me donne… Réfléchir à ce que je veux conserver ou même développer et à ce que je vais tranquillement écarter, oublier…

les méandres de la rivière
« Meandering River, Louis Eilshemius« / CC0 1.0

Les méandres de la rivière

Je vais vivre en un lieu où la rivière est la frontière naturelle entre deux départements proches. J’aime cette idée de bord, de méandres avec ces circonvolutions… Le lieu futur sera à la fois lieu refuge, d’accueil, de calme, de création… mais au delà de sa beauté, il est une invitation à l’exploration, au voyage, à la rencontre.

Nous verrons ce que sera le futur, mais il y a parfois une sorte d’alignement des planètes.

Toute inquiétude n’est pas gommée, il y aura toujours à choisir, décider, s’adapter… mais cela converge bien. C’est le moment opportun.

Ce n’est pas tout à fait comme lorsque j’avais dix-sept ans, j’ai l’expérience en plus, mais j’ai cette chance comme je l’ai eue à plusieurs reprises dans ma vie de me sentir en adéquation avec ce qui s’annonce. Créer. Tracer son chemin.

Un chemin

Adolescent, j’avais donné pour nom à notre petite troupe de théâtre, « Les chemins de Provence ». J’ai toujours adoré les chemins.

©Vincent Breton paroles et musique

La future maison n’est pas située dans une avenue, une rue, mais bien un chemin. Rien de plus poétique ! Le chemin c’est l’endroit par où l’on passe, mais tranquille, par où l’on chemine…

Il ne s’agit aucunement de gommer le passé, mais de se donner les conditions pour être disponible au présent. Dans ce présent, il y a l’environnement, les personnes et comment je peux m’exprimer et m’affirmer tranquillement, sereinement… à mon tempo.

Lieu choisi. Sans aucune contrainte. Aucune autre obligation que le libre choix. Et l’envie d’apprendre.

Langue et accent

L’occitan que l’on parle dans le Rouergue est une langue de rencontres. Langue chantante au carrefour du français, du catalan, de l’espagnol, de l’italien, ou du portugais…

Si les petits bretons surpris à parler leur langue se voyaient affublés d’un bonnet d’âne, le petit aveyronnais se retrouvait lui un sabot autour du cou en guise d’indignité.

Comment a-t-on pu ainsi humilier des personnes en leur interdisant leur propre langue ?

Il faudra que j’écoute, que j’apprenne et si j’avais déjà quelques familiarités avec le gavot de Haute-Provence, je sens ici d’autres couleurs. Et j’ai aussi besoin d’écouter et d’apprendre pour comprendre et éviter toute tentation de jouer les colons.

L’ombre de Colette Magny

Je ne sais si je l’ai déjà dit. Plane là bas l’ombre de Colette. Je vais vivre d’une certaine façon entre le lieu où elle vécut et la ville où elle mourut. Il y a pire inspiratrice.

Je ne doute pas que l’écho de son cri rebondisse encore ici où là.

Je lui dois tellement, je lui suis tellement reconnaissant de ce qu’elle a pu m’apprendre et m’apporter. Je n’oublierai pas ce mélange de délicatesse et d’énergie dans ses lettres.

Alors, ça chantera et il s’agira bien d’aller boire à la poésie !

Un peu moins de deux mois…

Je ferai encore un aller retour puis dans un peu moins de deux mois, ce sera l’heure d’allumer un bon feu dans la cheminée.

Si je raconte tout cela, ce n’est pas juste pour partager une joie naïve, mais bien pour rassurer celles et ceux qui peut-être, pour leur propre compte douteraient parce qu’ils se verraient trop jeunes ou trop vieux pour tenter l’aventure d’un changement de vie.

Car nous laissons trop souvent l’emprise à la laideur, au stress, à la compétition, à la violence alors qu’il faudrait souvent peu de chose pour « designer sa vie » autrement.

C’est Elliot qui dit souvent ça « designer sa vie ». Tiens, lui aussi s’est installé en Aveyron.

une gravure ancienne
« Brug van Millau« / pdm 1.0

Par Vincent Breton

J'ai passé plus de quarante ans à exercer plusieurs métiers au sein de l'Éducation nationale. Toujours mû par la curiosité, j'aime apprendre, écrire, partager.

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