Les amusants messages de mon cerveau

Publié le Catégorisé comme au jour le jour
le cerveau humain
"Phrenology brain drawing, head vintage"/ CC0 1.0

Hier j’ai passé 15 minutes à chercher où j’avais pu déposer un sac précieux contenant mes papiers. Je l’avais rangé dans un endroit certes protégé mais tout à fait inhabituel. Distraction, fatigue ? Sûrement, mais petit signal aussi à mon intention, adressé à moi même par mon cher cerveau.

Ce gars, « il déménage »

Tout le monde connaît l’expression. Quand une personne semble sortir du cadre, déraisonner, être à côté de la plaque et mal évaluer une situation, on lui dit : « Tu déménages ! «  ou « Tu déménages complètement ».

C’est connu, le déménagement stresse. Je suis en plein dedans. Mais on voit bien que l‘expression populaire l’a associé à une expérience négative affectant la raison…

On vient secouer des repères.

modification des lieux quand on déménage

Cela commence avec le fatidique moment des cartons ou du démontage de meubles. Outre la question du tri – ce qui reste, ce qu’on donne, ce qu’on jette- , se mêle la question de nos affaires, de ce qu’elles disent du passé et du présent. L’ergonomie de notre vie est liée à notre façon d’occuper l’espace, de nous organiser…

Outre les mille choses à faire, on vient à la fois secouer le passé et se projeter dans l’aventure d’un futur souhaité et souhaitable mais néanmoins il y a de quoi faire surchauffer la machine en termes de sollicitations diverses…

Le cerveau travaille en tache de fond

Ce qui est formidable, c’est que dans ce désordre de sensations, sentiments et perceptions, le cerveau lui, trace sa route et non seulement nous permet de gérer les missions diverses, de nous adapter à l’environnement mouvant mais il continue d’assurer à l’arrière plan, notamment du côté des automatismes…

C’est lui qui veille à récupérer ma carte bleue après avoir payé, lui qui se souvient de mille choses utiles, lui qui sait se dépatouiller avec une application numérique ou m’aide à trouver des solutions pour agencer un carton, démonter un meuble, me souvenir où j’ai rangé la clé…

Il reconnaît, il associe, il relie, il alerte… Il compose aussi avec la fatigue…

Signaux

Il y a les signaux du corps : là des courbatures, à d’autres moments des acouphènes, ou le besoin de dormir pour compenser la fatigue…

Et puis, plus farceur, quand le cerveau dans un automatisme « de substitution » échappant à une réelle intention, me fait déposer un objet (en l’occurrence ici un petit sac) dans un endroit inhabituel.

J’y lis plusieurs messages :

  • tu es fatigué, tu ne contrôles pas ce que tu fait mais j’ai assuré
  • le lieu habituel où tu accrochais ton sac va bientôt appartenir au passé, il est en quelque sorte « insécurisé » par la déstabilisation occasionnée par le déplacement de meubles, la présence de cartons et autres objets
  • le sac a été déposé dans un placard de la chambre, à l’abri du passage, dans un espace parfaitement sécurisé… mon cerveau a interdit que j’abandonne l’objet dans le jardin, la voiture ou je ne sais quel espace insécure
  • mieux encore, en me « cachant à moi même » mes affaires, le cerveau m’envoie un message de prudence. « Ne pars pas à l’aventure sans te reposer ou sécuriser les choses »… C’est une sorte d’incitation à rester tant que la maîtrise n’est pas possible…

Admirer, rire et s’écouter !

L’anecdote n’est pas isolée. J’aurais pu en trouver d’autres notamment par rapport à d’autres objets « outils » ou utiles en ce moment… mais ce matin, en repensant à ce petit point je me disais trois choses :

  • que je peux admirer la façon dont cette vieille machine se débrouille malgré le stress et les situations déstabilisantes pour trouver des réponses parfois rapides, intelligentes et efficaces…
  • que je peux rire quand je panique bêtement parce que je n’ai pas trouvé un objet. La colère ou l’auto-disqualification (« Mais quel con je suis, où donc j’ai laissé ce sac ?« ) sont de mauvaises réponses. Non seulement ça n’aide pas à rationaliser la recherche mais ça occulte le message d’un cerveau qui appelle à calmer le jeu… Rire pour se rassurer aussi…
  • que je peux et dois veiller à mieux écouter les signes du cerveau, y compris ceux qu’il envoie à travers le corps… Je peux me rassurer avec mes béquilles (les check-lists, la gestion de l’agenda) et les choses déjà réalisées comme une attention à mieux prendre soin de moi…

Récréation

Galou qui est aussi sensible qu’intelligent et me connaît bien, m’a emmené à l’un de nos lieux préférés.

Je ne sais pas s’il a compris que nous partions bientôt mais l’autre jour, me voyant commencer les cartons, il est allé chercher ses peluches éparpillées dans la maison et les a réunies sur son tapis.

Lui aussi possède un cerveau structuré et capable de belles réponses…

Mais lors de cette promenade comme à d’autres moments, comme il sait le canidé, rassurer son maître de sa fidélité !

Bonne journée !

Galou à Locmariaquer

Par Vincent Breton

J'ai passé plus de quarante ans à exercer plusieurs métiers au sein de l'Éducation nationale. Toujours mû par la curiosité, j'aime apprendre, écrire, partager.

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