C’est vrai quoi, chaque matin une nouvelle catastrophe nous tombe dessus ! Entre celles que l’on découvre, celles qui s’annoncent, celles dont on se souvient, il peut sembler difficile de s’affirmer optimiste sans paraître égoïste, indifférent ou d’une naïveté crasse.
L’optimiste ne voit que le bon côté des choses ?
C’est l’histoire du verre « à moitié plein ou à moitié vide », ou des « lunettes roses » avec lesquelles on regarderait la vie…
Pourtant l’affirmation selon laquelle l’optimiste « ne verrait que le bon côté des choses » est réductrice. Ce serait même une erreur à terme d’en faire une philosophie.
L’optimiste ne voit pas que le bon côté des choses. J’irai jusqu’à dire que l’optimiste a plus d’empathie que le pessimiste.
Le pessimiste qui broie du noir, ajoute de la tristesse à la tristesse et risque de céder au renoncement.
L’optimiste voit tout et prend du recul.
L’optimiste ne nie pas ses émotions
Le pessimiste laisse implicitement la victoire au « mal ».
Prenons l’exemple terrible d’un tremblement de terre. Il est la pire des catastrophes car rien ne semble lui résister, il est peu prévisible, dévastateur, détruit des vies, des familles, ruine les efforts accomplis tout au long d’une existence. Il n’y a rien de plus implacable qu’un tremblement de terre. La fatalité de l’évènement nous échappe… On peut tenter de sauver des vies, reconstruire et attendre le prochain avec anxiété en priant…
Il y a de quoi être effrayé, attristé et bouleversé.
La solidarité heureusement se met en place. On oublie vite les querelles, les dissensions… On peut être fiers de tous ses sauveteurs qui interviennent avec acharnement et courage. C’est le meilleur de l’humanité qui se montre alors.
L’optimiste pense à l’action
Mais ce que nous voyons, cette catastrophe, ce drame bien réel ne peut qu’inciter l’optimiste à rechercher des solutions. Il n’y en a pas ? Nous en connaissons déjà : choix des matériaux de construction, lutte contre la corruption, réflexion quant à l’architecture et la structure des villes et villages, organisation des secours à l’échelle nationale et internationale, amélioration de la solidarité, développement de la prévention, coopération scientifique… Cela suppose de ne pas s’arrêter à l’apparence de la catastrophe mais en chercher les causes. Bien sûr, certains, détenteurs du pouvoir économique ou politique, vont se montrer rétifs à cette analyse… mais on a déjà su progresser dans différentes parties du monde.
L’optimiste refuse de se laisser intoxiquer
Le pessimiste est expert dans l’art de la disqualification. Il a le soupçon facile et catégorise rapidement l’autre.
Un personne raciste par exemple (que ce soit par l’origine, la culture, la religion, la classe sociale…) est le prototype du pessimiste. Elle enferme l’autre dans sa vision réductrice. De même qu’un enseignant qui ne croirait pas en l’éducabilité de toute personne…
Ce faisant, je ne veux pas « enfermer » le pessimiste dans une catégorie. On peut avoir des attitudes pessimistes, renforcer son pessimisme avec toutes les conséquences douloureuses pour soi et les autres que cela engendre… mais il n’y a aucune fatalité à rester pessimiste.
Je ne fais pas la leçon. J’ai pu avoir ou avoir encore des attitudes et postures pessimistes, me laisser intoxiquer…
Les personnes toxiques sont expertes dans l’art de vous rendre pessimiste. Y compris sur vous-même ce qui est très grave. D’autres heureusement, par leur bienveillance nous montrent qu’en commençant par s’accepter on peut devenir plus optimiste.
Pas de petit bois au feu du pessimisme
Un exemple frappant est porté aujourd’hui par les réseaux sociaux. On y voit mille choses, mais c’est vrai que certains réseaux se sont laissés contaminer par les idées toxiques. Elles font le buzz, elles attirent facilement et se nourrissent de scandale, de rumeurs, de soupçons et disqualifications diverses… Ces idées toxiques renforcent les pessimistes dans leur conviction. Il y a là une posture sado-masochiste souvent fort perverse. Tout réseau social peut y céder… Comme tout réseau social peut aussi valoriser l’empathie, l’entraide et l’on y voit souvent des choses touchantes et de beaux témoignages de petites ou grandes victoires… C’est donc à nous d’une part de nous préserver des disputes inutiles et d’autre part de refuser les débats stériles pour leur préférer l’expression de l’assertivité où l’on s’affirme sans s’opposer, incarner l’éthique et les valeurs auxquelles on croit.

L’optimiste est convaincu de la dignité absolue de chacune et chacun. Il ne confond pas la personne et les actes. Il sait que tout problème appelle une solution…
Il n’est pas naïf, il est attentif : je disais souvent au bureau, quand on ne nous annonçait pas de problème grave que c’était parce que nous ne l’avions pas encore vu. Ce n’était pas une attitude pessimiste qui aurait consisté à attendre la catastrophe suivante, mais plutôt une vigilance, une attention… et déjà l’anticipation de le recherche de solution.
L’optimiste est actif !
L’optimiste s’entraîne !
Il y a la régulation des « flux négatifs » : inutile de se saturer d’informations. Si un drame extérieur survient je peux mobiliser ma solidarité (mais sans me débarrasser ou me justifier) ou je peux aussi choisir où je pourrai agir le plus utilement.
Il faut se protéger et protéger les proches…
J’évite d’être diffuseur de pessimisme !
Ce n’est pas la peine d’en rajouter. Il faut réfléchir au fond à l’utilité de la parole. Je peux exprimer un ressenti, un sentiment mais je ne dois pas me laisser commander par une vision seulement noire… Il y a une forme d’autocensure à pratiquer si je réfléchis un instant à ce que je veux dire, pourquoi je le dis, à qui je m’adresse…
En écrivant cet article, la première personne à laquelle je m’adresse c’est moi-même ! Comme une sorte de rappel salvateur…
L’optimiste développe une hygiène positive
Pour cela, il faut autant que possible, avec les contraintes qui sont les nôtres, prendre la main sur le temps :
- limiter les habitudes négatives donnant trop de place aux flux d’information
- oser rompre ou mettre de la distance avec les personnes toxiques ( au début on souffre, après on est tellement bien !)
- se relier au présent que ce soit par un moment de marche, un temps de méditation, du temps pour soi, du temps pour écouter, regarder le monde
- aller chercher la poésie du quotidien que ce soit dans un texte, un paysage, le sourire d’un enfant ou la disponibilité à l’écoute de l’anecdote d’une vieille dame…
- être ce que l’on attend des autres…
Il y a une sorte de dynamique positive, d’alignement vertueux des planètes qui fait que parce qu’on est ouvert, positif, optimiste… alors la vie devient plus fluide, les relations plus aisées et la réussite se dessine. Non pas une réussite de « compétition » mais plutôt d’épanouissement et d’harmonie entre valeurs, projets et réalisations.
L’optimiste est disponible à lui-même, à ses propres aspirations et alors disponible aux autres pour apporter sa part ou sa touche même modeste au progrès collectif !
