pour l’élocution des jeunes filles en fleurs et des garçons en boutons
Octobre s’ébroue Tandis que la vigne brode sa robe d’ocres Le vent saborde les branches du hêtre pourpre Le crapaud silencieux approche la rouge limace La rhubarbe s’enrubanne d’humus Le pétrichor cède la place à l’encens Tout vacille et se décompose Le cœur des roses s’allie aux derniers dahlias, Ce qui va s’effondrer dans les tourbières Pour effacer l’été, Les ruisseaux sous la terre, Le faisan qui s’attarde Mon enfance dans les bois Ce qui se flétrit doucement dans la tiédeur affaiblie Il reste des figues à cueillir, une bougie sur la table En automne on sort les vieux romans, j’allume la lampe Le chien hume quelque chose Ils sont partis Ils ont oublié ce parasol fané, Demain, j’irai le ranger dans l’appentis Il est inutile de se presser
Encore
commentaire :
Ne me dis pas que tu ne sais pas ce qu’est le pétrichor ou pire encore que tu ne l’as jamais senti, humé à plein nez un soir d’automne. Ne me dis pas non plus que tu n’as jamais goûté la compote de rhubarbe. Ce poème n’est pas si difficile à dire mais on peut se cogner dans les vers comme dans les branches sans feuilles des arbrisseaux. Ainsi, il faut le dire comme un ruisseau coule de source, sans précipitation, sans chercher à donner le ton, mais tout simplement en laissant couler les sons. C’est moins cher que l’eau du robinet mais si l’on bute sur un mot, il faut recommencer. C’est l’absolue règle du jeu. Jusqu’à plus soif ! Vous noterez sur une grande feuille blanche le nom des gagnants qui doit être égal à tous puisqu’on peut faire et refaire autant que voudra ! Soyez donc courageux !